Personnage incontournable et émouvant de la musique du Cap-Vert, Jorge Humberto compose ses mornas et ses coladeiras avec une subtilité rare, comme on distille un bon alcool, de préférence un grogue, ce rhum local.


A le voir jouer, vivant véritablement chacun de ses morceaux jusqu'à donner l'impression d'en souffrir, perdu dans ses souvenirs ou plongeant son lourd regard dans celui du spectateur, on devine que le bonhomme ne compose pas dans l'idée d'aligner des tubes. Sous l'effet de ses textes caustiques et de ses innombrables métaphores, le grogue sec se transforme en absinthe amère, la morna élégante vire au blues profond, qui porte à Mindelo un nom sans équivoque: la tchoradinha, le "petit pleur".
Au Cap-Vert, le ton moqueur de ses textes rappelle celui des meilleurs morceaux écrits par Manuel d'Novas, tandis que ses talents de mélodiste font jeu égal avec ceux de Teofilo Chantre. En France, la consistance, la poésie, la chaleur humaine et l'authenticité de Jorge Humberto font naturellement penser à un Brassens ou à un Ferré.
Jorge HumbertoSatellit'Café
24 septembre 2008 - 21h - 8/10 EUR
44 Folie Méricourt, 75011 Paris
01 47 00 48 87
Métro : St Ambroise ou Oberkampf
22 Septembre 2008