Le Cap-Vert eut un lien économique primordial avec l'Afrique du Sud: bien avant l'indépendance, les avions sud-africains effectuaient des escales sur l'île de Sal (la petite pension belge Morabezza se développa en hébergeant les équipes techniques plusieurs fois par semaine).
En 1975 et dans les années suivantes, malgré les pressions internationales visant à sanctionner le système d'apartheid en vigueur en Afrique du Sud, le régime marxiste au pouvoir au Cap-Vert continua à autoriser l'utilisation de son aéroport par la South Africa Airlines. Il faut dire que, en 1986, les recettes générées par les 416 vols sud-africains représentaient près d'un tiers du PIB capverdien: le petit pays non-aligné n'avait pas les moyens de se priver d'un tel financement...
En proie à une guerre civile encouragée par l'Afrique du Sud voisine, l'Angola communiste ne réussit pas à convaincre le PAICV capverdien, pourtant idéologiquement proche: en contrepartie, il obtint que les cubains soutenant l'Angola puissent effectuer des escales techniques dans l'archipel, à condition toutefois que les passagers descendent sans arme et sans uniforme. On vit alors des colonnes d'hommes sortir des avions cubains, tous à la queue-leu-leu, mais rien ne disait qu'il s'agissait de militaires...
(source: José Vicente Lopes)Les compositeurs et interprètes capverdiens se sont joints au concert international des dénonciations du régime raciste d'Afrique du Sud: entre autres, Orlando Pantera composa "Nelson Mandela" au sein de son premier groupe Pentagono (1990), tandis que Voginha et Dany Mariano créèrent le morceau "Apartheid" (1988).