Annoncées depuis plusieurs années, la privatisation d'Electra (production et distribution d'électricité et d'eau) et de la TACV (transports aériens) devrait intervenir dans le courant de 2011. Le gouvernement a néanmoins annoncé qu'elles ne pourraient être réalisées qu'après les élections législatives de février 2011 - une précaution le mettant ainsi à l'abri d'accusations politiques.
ELECTRARenationalisée en juillet 2006 après une première privatisation intervenue en 1999, la compagnie Electra fait l'objet de nombreuses critiques pour ses délestages fréquents et pour son incapacité à répondre à la demande en eau courante. Détenteur de 63% des parts, l'Etat a récemment recapitalisé l'entreprise en poussant un organisme public à acquérir plus d'un quart du capital. Pour réduire les coûts colossaux d'importation du fuel nécessaire à la production d'électricité et à la dessalinisation de l'eau, le Cap-Vert mise sur l'énergie éolienne, avec l'installation de quatre grands parcs qui produiront à terme 28 MW, soit environ 25% de l'énergie consommée dans l'archipel.
TACVAutre patate chaude pour les gouvernements successifs, la compagnie TACV (Transports Aériens du Cap-Vert) est elle aussi fréquemment pointée du doigt par les usagers tandis que l'opposition parlementaire stigmatise régulièrement la mauvaise gestion de l'entreprise publique administrée par le frère du Premier Ministre. Souffrant elle aussi d'un manque chronique de trésorerie, secouée par les réactions corporatistes des pilotes, la compagnie accumule les problèmes, allant du simple retard à l'annulation des vols, jusqu'au blocage des avions à la demande d'un créancier. Avec la fermeture d'agences et plusieurs vagues de licenciements, les plans successifs de restructuration se heurtent régulièrement à des campagnes médiatiques dans un pays où le chômage avoisine officiellement les 20%.
LES PORTSAutre privatisation annoncée depuis plusieurs années, celle d'Enapor devait intervenir en 2010. L'organisme d'Etat chargé de la gestion des ports de l'archipel n'a pas encore trouvé preneur ; dopée par de bonnes prévisions de croissance et par de sérieux investissements structurels (300 millions d'euros) financés partiellement par les Etats-Unis à travers le programme MCA (Millennium Challenge Account), Enapor peut être considérée comme l'exception au sein des sociétés détenues par l'Etat capverdien.
CABNAVEMême avec des résultats encourageants en 2009, on ne peut pas en dire autant des chantiers navals du Cap-Vert, gérés par Cabnave sur l'île de São Vicente. Là encore, le processus d'une privatisation annoncée depuis plusieurs années semble être au point mort, même après l'apparition récente d'un repreneur chinois.
16 Décembre 2010