Portant sur la gestion des flux migratoires entre le Cap-Vert et la France, l'accord signé à Paris le lundi 24 novembre prévoit la création de catégories de candidats à l'entrée sur le territoire français.
Instaurant une politique de quotas par catégories, la France autorisera par exemple un maximum de 100 visas pour de jeunes salariés, la même dotation étant prévue pour la catégorie des cadres supérieurs. L'accord dresse aussi une liste de 40 professions pour lesquelles le marché du travail français pourra recourir chaque année à un demi-millier de travailleurs venant de l'archipel.
Considérant qu'elle ouvre ses portes à la main d'oeuvre capverdienne, la France demande que Praia accepte et facilite le retour dans l'archipel de ses ressortissants en situation irrégulière sur le sol français.
Interrogé sur l'aspect contraignant de cette contrepartie, le ministre des Affaires Etrangères José Brito a tenu à minimiser le nombre des sans-papiers capverdiens en France -quelques milliers au maximum - et en annonçant qu'ils pourraient faire l'objet de négociations avec Paris, soit pour obtenir une régularisation, soit pour revenir en France dans le cadre de la politique de mobilité mise en place par l'UE. L'accord signé lundi est calqué sur ceux passés ces derniers mois avec des pays avec une forte population vivant en situation irrégulière en France, ce qui n'est pas le cas de l'archipel: José Brito ne prévoit pas le retour massif et immédiat de capverdiens dans les îles.
Enfin, le ministre a souligné que l'accord comporte aussi un volet économique, la France devant faciliter les investissements au Cap-Vert de la diaspora capverdienne installée en France, une population estimée à trente mille personnes et qui contribue à hauteur d'environ cinq millions d'euros à l'économie capverdienne.
L'accord de mobilité signé le 5 juin 2008 entre le Cap-Vert et l'Union Européenne prévoit de faciliter ces transferts d'argent aux familles vivant dans l'archipel, ainsi que la baisse des commissions prélevées.
26 Novembre 2008