Après quelques polémiques et certaines hésitations, Amistad fera escale sur l'île de Santiago où le gouvernement cherche à organiser un programme de visites dont l'objectif sera de montrer le rôle de l'archipel dans le développement de l'esclavagisme et dans la construction du Nouveau Monde.
Pour certains bateaux négriers, Ribeira Grande de Santiago (aussi appelée Cidade Velha) fut l'ultime escale avant la traversée de l'Atlantique. La première ville bâtie au Cap-Vert par les Portugais fut dotée d'une cathédrale et d'une forteresse, elle tira rapidement profit du passage des bateaux chargés d'esclaves : souvenir de ce négoce qui asservit des millions d'Africains, un pilori orne aujourd'hui la place centrale de la ville.
Hormis les esclaves en transit pour les Amériques, dont certains restèrent au Cap-Vert le temps d'y recevoir les premiers enseignements religieux, nombreux furent ceux vendus pour travailler dans l'archipel, ce qui contribua au métissage de la population.
Construite et inaugurée en 2000 aux Etats-Unis dans le Connecticut, la réplique d'Amistad finit son périple, qui depuis plus d'un an l'a menée d'Europe en Afrique. Elle passera par le Cap-Vert à la fin février avant de repartir pour la Barbade : l'intervention d'entrepreneurs issus de la diaspora capverdienne aux Etats-Unis a été décisive pour convaincre les organisateurs de l'opération de passer par le petit pays. Un coup médiatique qui vient à point nommé pour appuyer le dossier de candidature de Cidade Velha auprès de l'Unesco.
09 Février 2008