Sur les onze premiers mois de 2007, le Cap-Vert a importé pour plus de 9 millions d'euros de produits chinois. Ces importations ont augmenté de 40% en un an et tout pousse à croire que la tendance continuera.
Les relations entre les deux pays sont au beau fixe: visite de ministres en Chine ou dans l'archipel, jumelage entre l'île de São Vicente et la région industrielle de Shenzen, annulation de la dette de Praia et ouverture d'un nouveau crédit équivalent, intégration du Cap-Vert dans la liste des pays autorisés aux touristes chinois.
Les nombreux accords passés en 2007 devraient probablement être suivis en 2008 par un autre, tout aussi important: le Cap-Vert pourrait accueillir l'une des trois à cinq zones de coopération économique et commerciale que le géant asiatique compte créer en Afrique, avec des vues sur les ports en eau profonde à créer ou restructurer en particulier sur l'île de São Vicente.
En attendant, si les propriétaires des locaux se frottent les mains en signant des contrats de location excessivement juteux, les boutiques chinoises ne font pas que des heureux. La population raille la mauvaise qualité générale des produits, vendus peu chers. Mais il y a plus grave.
Après être descendues dans la rue en début d'année 2007 pour protester contre la violation de leurs droits, les employées capverdiennes de ces boutiques viennent de se manifester à nouveau, en menaçant de boycotter les prochaines élections municipales prévues pour mai 2008. Travaillant plus que les 44 heures hebdomadaires légales dans des conditions parfois pénibles, ces vendeuses sont payées entre 6000 et 8000 escudos (55-63 euros) par mois.
04 Février 2008